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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 12:17

 

Après que le grand bateau blanc nous ait débarqués sur les côtes de cette mère patrie que mes maîtres d'école m'avait appris à aimer sans la connaître… il m'arrive encore de réécouter la chanson de "Richard Antony" qui résonnait sur les radios de l'été mille neuf cent soixante…

Là-bas, de l'autre côté du bleu... la majorité d'entre nous ne quittions jamais ce coin de paradis où nous vivions pleinement heureux…

Nous n'avions pas l'envie d'aller voir ailleurs parce que pour nous, les vacances les plus merveilleuses… c'était le soleil, la plage et les jeux dans l'eau jusqu'à la nuit tombée, où nous nous réunissions sur les trottoirs des maisons pour rire et parler jusqu'à un sommeil écrasant malgré les lendemains incertains…

Après avoir passé quelques semaines confinées dans un hôtel de fortune dans la grande ville phocéenne, nos parents nous avaient confiés à une tante rapatriée du Maroc déjà installée dans un village du Bordelais, où nous devions attendre sagement qu'ils nous trouvent un lieu… un appartement où essayer de recommencer une vie…

La soeur de mon père avait chez elle un chien Berger Allemand qui s'appelait Wolf. Et ce chien "merveilleux" de beauté et d'intelligence me tendait chaque matin sa laisse qu'il gardait dans la gueule pour me demander de l'emmener en promenade le long de la voie ferrée qui couronnait le village.

Ma tante m'avait accompagné une première fois pour que je voie comment Wolf adorait courir le long de la voie ferrée pendant le passage des trains, et tous les jours nous partions tous les deux pour cette échappée "anesthésiante" qui me tenait éloignée de l'immense chagrin d'être loin de mon pays…

Pendant que le grand chien joyeux courrait après le train, moi j'avais l'air de cette triste mélodie dans la tête. Tout était lié… l'histoire d'un train, d'un ultime départ, d'un amour perdu…

 

Et depuis toutes ces années… depuis une vie… quand j'entends les premières notes de cette musique inoubliable, mon coeur se serre et s'effondre.

 

Gabrielle Ségui

  • : SOUS LES ARBRES
  • SOUS LES ARBRES
  • : Pendant que le monde va à sa destinée… moi je reste là… sous les arbres avec mes musiques et mes souvenirs… parfois révoltée, parfois apaisée… mais vivante. © Gabrielle.Ségui -Textes non libres de droits- aout 2011
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