Depuis ce triste matin d'août… quand le grand bateau blanc nous a ramené sur le sol de notre mère patrie, chaque année, je me sens comme amputée d'une moitié de ma vie…
Chaque année dès qu'il il faut fermer les portes des maisons pour y allumer le chauffage… ma vie s'éteint petit à petit au fil du froid qui s'installe et qui me glace le corps et le coeur… et je ne vis plus qu'à moitié.
Jamais je ne me suis habituée à être obligée de me couvrir quand j'ouvre une porte qui donne sur l'extérieur pour sortir de chez moi… jamais.
Chaque fois qu'il faut aller rechercher les lainages et les manteaux, je remets ma vie entre parenthèses, en attendant le prochain printemps… et je me demande à quoi sert toute cette mer si bleue et si belle, si ce n'est que pour simplement la regarder et la respirer… emmitouflée comme pour m'en protéger…
mais il y a des erreurs de casting que les enfants doivent subir et qui avec l'habitude et le manque de courage ne se transforment jamais..
Là-bas… dans "mon Pays" aux terres rouges… chaque jour que la lumière nous offrait était une immense bénédiction… et les portes des maisons étaient toujours ouvertes... le bonheur de vivre durait chaque instant de l'année… sauf "exceptionnellement" à la tombée du jour, un petit chauffage d'appoint suffisait à effacer l'humidité d'une journée d'hiver un plus fraîche qu'une autre… bien que si douce dans mon souvenir…
Chaque printemps j'ai besoin de renaître à ma vie, comme au temps de ces années de douceurs qui elles... se donnaient à nous entières…